5 juin 2006
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12:49
Chers voyeurs écrans-spectateurs,
Je me suis fait avoir, et gravement.
Ce fut aux frontières de l'escroquerie la plus primaire : le truc basique, presque enfantin, limite désespérant pour l’être d’une si singulière acuité polymorphe que je me targue d’être.
Elle m'a menti. Elle m'a trompé.
Duplicité féminine ordinaire, m direz-vous : aux limites du "prévisible" ! Certes.
Depuis des semaines, c’était du bonheur. Des goûts, des effluves et de quoi largement faire le bonheur d'un honnête homme. Et même d'un malhonnête, car je sais l'être, surtout également.
Et là, vous vous demandez, interloqués, ce qu'il a bien pu se passer pour me jeter dans un tel désarroi ?
Et bien je vais vous le dire. Enfin, l'écrire. Enfin peut-être. Enfin si en fait, sinon, j’passe pour un « carabistouilleurs » et ceux qui me connaissent vous affirmeront que ce n’est vraiment pas mon genre.
J'hésite simplement à faire justement rémunérer l'exhibition d'un tel secret. Chocolat ? Argent comptant ? Objet trébuchant ? Je me demande. Je ne sais encore. L'hésitation m'étreint, le doute m'habite. En corps Encore lui. Eh oui !
Ca s'est passé un mâtin matin. Une aube de bonne fortune, pourtant. Un de ces éveils où la nuit n'en finit pas, où le corps s'étire contre le temps, le long de la peau de l'autre. Il y a de la chaleur. Il y a aussi des particules de bonheur mêlées qui flottent encore. Mais pas assez. Plus assez.
Au milieu des soleils, et pour le moment encore invisible : une menace légère, mais déjà perceptible... Il va se passer quelque chose. Il y a dans l'espace alentour comme la menace d’un danger : le truc qui cloche, la couille dans le pâté.
On se tend : la méfiance en éveil, le regard aux aguets, les muscles bandés.
Elle est nue, encore.
La bandaison ne va de nouveau pas tarder à refleurir ailleurs qu'en les muscles (qui pour l’anecdote scientifique n’en est pas un, je le signale aux élèves de CM 1 qui pourraient essayer de me lire).
Quelques gaudrioles plus loin, la menace ne s'est pas éteinte. Non. Elle grandit même aussi rapidement que la vitesse d'un train au galop sur une ligne électrifiée (super vite, quoi, je précise pour les pygmées et autres arriérés ferroviaires qui essayeraient de m’écouter me lire).
Quelques douches plus tard, soudainement, entre deux biscottes ensuquées et une perfusion de café bouillant, vous comprenez.
Les faits sont têtus (sic), et la vérité, sordide comme une tartine de confiture séduisant honteusement la nouvelle moquette blanche angora (qui faisait la fierté de certains de vos ébats improvisés, quand vous lancez par surprise le missile sol-sol) de son mielleux compliment sucré.
Jusqu’à ce jour, vous ne l'avez vu, touché du regard, goûté des yeux qu'en jeans et débardeur, ou parfois souvent en lingerie satinée. Quelque autres fois en « converses » aussi, mais ces dernières accommodaient alors fort bien le douce féminité de la douce gueuse, à toute heure du jour de promenade.
Mais là !
Odieux !!
Criminel !!!
La faute de goût définitive.
L'erreur quasi fatale, borderline rédhibitoire : la cassandre du couple, le « Munich » de la libido, la fausse note avant le silence, fatal.
Elle porte des ballerines.
(Je refuse de mettre une illustration de ces infamies pédo-vestimentaires)
Vous ne l'aviez jamais vu en jupe. (Sauf cette nuit, mais c’était en rêve, ça ne compte pas)
Vu le talent général, vous imaginiez les escarpins, les bottes. Et puis vous les pratiquiez alors en rêve, un éclat de fierté dans la caresse, de désir dans le regard
Ces traces de féminité extrêmes jusqu'au bout des pieds de la nuit qui auraient fait de vos quotidiens les plus beaux des jours. Fonzi, Ritchie, même la mobylette : c'était vous. « Happy Days », quoi.
Et puis arrivent ces infâmes merdes qui viennent vous gâcher votre journée, votre semaine et facile l'année si nous sommes le premier de janvier.
Mais quelle conne !
Comment a-t-elle pu ?
Inimaginable !
Intolérable !!
Je retourne en enfance, retrouver mon nounours, mon « Pentello » qui ne m’a jamais trahi, lui :
Ou alors…
Bon sang, mais c’est bien sûr ! J'achète une nouvelle Je change de femme !! Immédiatement !!!
Une volontaire ??* (j'ai peur quand je suis tout seul)
Bonjour chez vous ...
AnT, de chez Smith en face, apart depited
xxx
PS : Oui, je l’admets, le titre est racoleur. Mais les mots sont majeurs, consentants, et j’en fais ce que je veux.
[Texte écrit dans un TGV le 20 décembre 2005, puis corrigé, amendé et augmenté ce jour (avec les doigts) ]
* Notez je vous prie que si le caractère est gras, l'humour n'est pas obligé de suivre cette voie.