14 janvier 2007
7
14
/01
/janvier
/2007
14:36
Avertissement sans conséquences : la lecture de tout Inedire est recommandée sous Internet Explorer, pour vous permettre de bénéficier de commentaires parfois audacieux en glissant votre souris sur la plupart des images…
Chers voyeurs écrans-spectateurs,
Je viens d'être destinataire, pour le plus grand malheur de mon exhibitionnisme latent, d'une information de la plus haute confidentialité. Le genre de détail qui, s’il était rendu publique, pourrait ruiner durablement la crédibilité de la personne concernée et, judiciairement accessoirement, conduire directement au tribunal l’audacieux impudent qui oserait rendre au jour cette parcelle obscure d’un individu notoirement influent. Attention ! Je ne parle pas du tribunal des puissants des années antérieures aux 90’s, non ! Le tribunal populaire du citoyen ordinaire : celui qui peut cogner aussi dur et longtemps qu’un redressement fiscal.
Et pour quel motif me demanderez-vous, si par malheur je vous laissais me demander quoi que ce fut ? Mais pour « diffamation », « outrage » ou « calomnie », voyons !
Convenons-en, une si fâcheuse condamnation pourrait nuire durablement à la personne ainsi soumise au jugement dernier de la justice républicaine au glaive séculier sauf bien sûr s’il faisait appel. Et cette personne, vous l'aurez deviné si vous n'avez pas fait ouzbek en langue maternelle, et polonais chez les curés cruciverbistes cruciformes crucifiés intégristes, ensuite : c'est moi.
Bref !
Cette information.
Je sais, vous êtes impatients. Mais c'est mon blogue, et j'y fais ce que je veux. Vous n'avez rien mérité : vous n'avez donc rien à exiger.
Vous le savez, j'ai la langue Saddam Hussein bien pendue. Je ne sais longtemps me taire. Surtout quand il ne s'agit pas de mes intimités, contrairement aux blagueurs blogueurs suivants : xxx*(1) xxx, xxx et puis surtout xxx...
Et vous vous demandez, plus avides de savoir qu'un commun téléspectateur devant l'inquiétant générique introductif du journal de l’U.M.P. du pouvoir en place des intérêts bétonnés de t f haine*(2) s’il vous sera offert de voir les images des morts dont le terrible bilan nous est infligé sans avertissement, entre jambon animal industriel et purée réhydratée ? J’en entends qui murmurent : qu'allez-vous, cher délicieux magnifique AnT, nous faire savoir que Guy Birenbaum n'eu point encore dévoilé, dans sa si jolie sincérité révoltée de solidaire frustré par l'incompétence crasse des cadres autocentrés de cette nation exigüe ?
Je vous répondrais non. Aucun mort à vous vendre.
Cette information, j'en fais ce que je veux. Moi, je le sais déjà. Aussi pourrais-je cesser ici, et ne plus gratter et diverger (et diverge, c'est énorme, ainsi que le rappelait DJ PiDi avant que le crabe ne lui fasse boire la tasse) comme je le fais encore quelques instants, avant que d'oser propager enfin la vérité plutôt que l’insidieuse rumeur.
Et bien cette information concerne assez directement Ernest-Antoine*(3) Seillière de Laborde.
Ernest-Antoine, alias le Baron ainsi qu’on le qualifie parfois, alors qu'il n'a pourtant rien à voir avec une voiture, sinon en passant par l'actionnariat de chez total ou Citroën : qu'en sais-je et d'abord je m'en cogne assez fort à vrai dire écrire ...
Et bien.
Ernest-Antoine Seillière à pris, et je dispose d'une preuve matérielle originale que bien évidemment je conserve en un lieu secret de moi seul connu, une unique fois certes, mais une fois ce n'est pas rien : un train de banlieue.
Vous vous dites*(4) : impossible !
Et je vous dis : ma source est plus sûre que celle de Dominique de Villepin quand il veut gratouiller son copain le petit Nicolas.
Attention ! Ne vous méprenez pas !
Non, Ernest-Antoine (nous partageons à l'insu de nos volontés respectives un prénom, et c'est déjà beaucoup. Pour lui j'veux dire, vu mon immense notoriété) ne s'est pas pris un train de banlieue dans la gueule, comme l'espèrent nombre de trotskistes parfois cheminots, mais le plus souvent à pédales postales, qui préfèrent pour la plupart - et comme on les comprend - apprendre à compter (et dénoncer ?) les millions de dollars des nantis social tu perds ton sang froid, que les millions de camarades perdus par Pol-Pot sur les chemins parfois tortueux de la gloire du prolétariat qui marche tout droit, mais en boitillant puisqu’il a déjà un pied dans l’charnier.
Les faits plaident, à sa poubelle décharge, en faveur d’Ernest-Antoine : il ne l'a pas fait exprès.
Ernest-Antoine a voulu prendre en photo un œuvre téméraire d'art poreux plus que contemporain, évoquant le triomphe du capital sur le travail, de l'actionnariat sur l'action, de Versailles sur Fourmies, de Chevignon sur Tati, ou qui sait ? De la télévision sur le salut cordial qu'on adressait autrefois à son boulanger en se plaignant des aléas du temps, alors même qu'aujourd'hui, en ce printanier 15 janvier les pauvres peuvent dormir dehors sans crier trop fort pour réveiller les riches en demandant des couvertures ou du pain, puisqu’il fait tout de même 15 degrés dans le Celcius du thermomètre !
Et Ernest-Antoine a, malencontreusement, pris dans les filets de sa photographie mémorielle un train joueur sinon provocateur qui passait par là.
Un vulgaire train de banlieue.
On pourrait se gausser un peu facilement de la myopie patronale*(5). L’œuvre, située au premier plan, érige certes en son alignement de verticalités une allégorie bien lisible des récents et spectaculaires progrès boursiers qui n’e ont pas sans évoquer la cosmogonie de la famille Seillière, que j’avoue ne pas connaître, et pour laquelle j’avoue un désintérêt assez total.
Non, Ernest-Antoine n'a bien sûr jamais pris un train de banlieue !
Et certainement pas un « train noir ». Vous savez, ces trains au départ d'une ville de banlieue éloignée, précédent l'aube de plusieurs heures et remplis de tant de couleurs et si peu de blancs qu'on se croirait, le plus souvent, bien loin de la capitale d’un ancien empire colonial... Un train de chômeurs, sans doute, qui vont bien avant potron-minet vidanger les poubelles de bureaux des cadres et employés, comme le dénoncent si souvent les extrémistes sociaux de la droite nationale, tout emplis de générosité aléatoire et de tolérance fortuite en évoquant leur souhait somme toute bien compréhensible de les voir déguerpir du plancher recroquevillé sur lui-même de nos vaches normandes.
Ernest-Antoine ! Un train de banlieue !!
La honte sur lui et sa descendance !
Remarquez, cette information que je vous livre ici, franco de port, et qui dévoile au monde hilare les mésaventures populacières et presque humiliantes d’un ancien patron des patrons*(6) sera certainement passée sous silence. Les médias désœuvrés par le manque d’attentats intégristes ou de guerres européennes vont encore préférer nous bassiner encore quelque temps avec le cataclysme climatologique désormais imminent. Et comme on les comprend !
Mais vous, peuple de France et étranges francophiles étrangers : vous savez…
Bien sûr, si vous êtes, cher Ernest-Antoine, en possession d'un billet de banlieue marquée de vos empreintes digitales, je suis tout disposé à vous laisser un droit de réponse. Vous pourrez même vous moquer de moi en affirmant que j'ai acheté un jour d’enfance un 45 tours d'Indochine. Mais c'était « l’aventurier », et j'avais dix ans. Manière de suggérer que mon avocat plaidera la prescription ...
Je vous laisse : j'ai peur de rater mon train ...
Bonjour chez vous !
AnT, de chez Smith en face, délateur férroviaire
xxx
PS : Ces fanfreluches sont, certes, quelque peu dérisoires au regard de la situation de Denis Robert..
*(1) Mon conseil me suggère de ne point trop calomnier, diffamer (onze, j’ai le droit ^^) ou outrager en une seule fois, surtout vu l’anémie financière en laquelle semblent vouloir s’enliser mes comptes bancaires à mesure que s’avance cette année nouvelle.
*(2) Notez je vous prie, chers procéduriers en au civil que je n'ai rien contre ces gens de télévision. Simplement, le marchandage et la mise en spectacle de l'information chagrinent quelque un peu mon neurone torquemadiste, surtout depuis qu'il a appris à distinguer la pratique et le sens des mots « intérêts », « impartial », et « journaliste».
*(3) Remarquons au passage à niveau qu’Ernest-Antoine ne bénéficie pas du "T" en son prénom, contrairement à AnToine Desjardins. Je sais. C’est cruel, mais c’est ainsi.
*(4) Et vous pouvez même le crier, sauf si vous lisez Inedire chez moi, pendant mon sommeil, auquel cas j'apprécierai que vous fermassiez vos clapets à interjections, merci.
*(5) Et Zézette (épouse X) de me susurrer à l’oreille tandis que je rédige ces lignes « et myope du cœur ! Et myope du cul ! » mais je sais , moi, qu’elle n’est pas libérale en matière d’art contemporain.
*(6) un « patron carré » comme le qualifient certains nos amis mathématiciens en mal de formules