[ préambule : je signale à ceux d’entrevous qui ne savent lire que des textes moins longs sont disponibles, aussi, sur Inedire. A vous de les trouver … ]
Chers voyeurs écrans spectateurs
J'ai reçu il y a peu une lettre de la présidence*(1), me demandant : AnToine, vous avez du bon sens, comment faire pour enrichir le pays soutenir avec ardeur le moral et la libido défaillante du Président, en cette dernière année de règne mandat qui s'annonce comme un p'tit Stalingrad permanent de vacheries baroques ; et ce même aux yeux des plus giscradiens giscardiens de nos politologues*(2) que l'on ne peut pourtant décemment taxer de sympathies progressistes aigues. Vous l'aurez compris, je pense ici à Duhamel. Pas Olivier, hein ! Non : Alain Duhamel.
Enfin, « penser à Alain Duhamel », tout est relatif.
Je ne puis penser à cet homme avec cette lubricité douce dans le regard qui, comme vous le savez, bande d'obsédés pervers de voyeurs de blog, caractérise les plus inavoués de mes désirs organiques.
Sachez pour votre gouvernail gouverne que ma libido n'est pas giscardienne. Non. Enfin, je ne crois pas. Enfin, je n’espère pas. Attendez…
Maman ? Tu ne m’as pas fait la libido giscardienne, dis ?
Non.
Elle me confirme que non.
Ma maman est formidable ! (et télépathe).
Reprenons voulez-vous ?
Depuis le temps que nous nous connaissons, amis lecteurs, vous pouvez sans peine m'imaginez, moi, notoire apolitique de gauche, recevoir un tel courrier ! De la présidence ! Qui plus est estampillé secret-défoncedéfense !?
La réception en pleine tronche d’un telle missive, prestigieuse de confiance n’est, et ne peut être sans conséquence sur ma vanité, mon égo, la perception que j’ai de moi-même. Mon p'tit miroir que j’ai dans ma tête, quoi.
A la lecture de mon ordre de mission, « sauver la libido défaillante de notre Président », je m'imaginais déjà vous abandonner toutes et tous, ainsi qu'Inedire au fond du premier bois venu, au bord d'une aire d’autoroute dominicale.
Vous laisser tous en plan. Sur le carreau. Sans moi. Définitivement.
Car oui. Je l'avoue soudain l'idée que vous me fréquentiez anonymement me semble presque aussi insupportable que .. que ...
# Aussi insupportable que l'inexistence existence de Philippe Pétain de Villiers ?
# Aussi insupportable que les délires égotiques ou la vie dissolue (sic) de l'un de nos premiers ministres actuels ?
# Aussi insupportable que ces lois liberticides qui m’empêchent de latter du pacifiste au premier coup d'sang venu, même si c'est contraire aux plus élémentaires principes de non-violence ordinaire, au seul et fallacieux prétexte que c’est licitement prohibé et alors même que c’est totalement en adéquation avec l'expression de mes sentiments guerriers épidermiques ?
(verre d’eau conseillé, bouteille d’oxygène autorisée : pause pipi)
Aussi insupportable, oui.
Vous imaginez à ce stade de l’exposé combien cette requête en assistance présidentielle matérialisait une fois pour toutes à mes yeux ce fossé d’abyssale différence qui me distingue de vous, malgré les organes que nous affectons parfois aux mêmes besognes digestives.
J'ai immédiatement commandé du papier entête. « Conseiller spécial dans le du Président ». Parce que quand même, hein. Vous comprenez peut-être ?
Et puis j'ai réfléchi. Je savais la mission qui m'était confiée des plus ardues.
Certes, de mes conseils ne dépendaient plus l'avenir du C.P.E. mais tout de même.
La santé, le moral d'un chef d'état sans morale, ce n’est pas rien. Agir comme j’allais pouvoir le faire, ce n'est pas donné à tout le monde. Ni même prêté, rarement vendu. Quoi que...
Après quelques moments d’intense réflexion, j’eu une révélation. (Suspens mal géré, mauvaise transition, nous passons aussitôt à la suite de notre exposé et virons le scénariste au passage. Bien)
Je devais faire vite et trouver l’idée lumineuse.
Celle qui distinguerait l’animal en moi de l’homme politique en eux.
Celle-ci me vint, assez naturellement, tandis que je devisais avec ma poissonnière de l’inquiétante exaspération concomitante à l’inflation législative qui occupe hui*(3) les gros titres de la presse acerbe serbe.
Le sexe ! Il faut du sexe ! Il faut du sexe pour notre Président !!
Comme vous le savez, le sexe, enfin plus généralement « l’acte sexuel » est un considérable de lapin psychoanaleptique.
Pour en avoir goûté, je peux vous affirmer qu’un sexe en lui-même ne l’ai pas, antidépresseur. Pas la peine d’en manger, donc : que ce soit en poudre ou braisé avec des p’tits oignons. Mangez plutôt des Oméga 3. En plus, cela convient très bien aux enfants de moins de 36 mois, dépressifs., les Oméga 3. Contrairement au sexe. Tous les Codes Pénaux vous le diront. J’me demande si avec une telle expertise en la matière (pas les enfants, hein : la cuisine !), je ne devrais pas donner des cours d’éducation sexuelle dans l’privé. Mais je m’égare en considérations digressives.
Revenons voulez-vous sur à notre camembert Président*(4).
Il faut du sexe à notre Président. Quelle évidence !
Je n'ai osé lui suggérer directement d'utiliser son épouse.
Outre le fait qu'il ne l'a pas touché depuis décembre 1961 (selon les fiches détaillées que les Renseignements Généraux ont eu la bonté de me confier), il faut aussi compter sur, en vrac : les frais de remise en route, le graissage, la vidange, le gonflage, le corsage réamorçage, etc. C'est en effet un vieux modèle dont certaines pièces ne sont plus fabriquées, pas même en Roumanie c’est dire !
Malgré sa douillette fortune républicaine parisienne personnelle, ce serait de plus hors de prix ne serait pas raisonnable pour les bourses la bourse de notre Edile number one.
Oubliée Bernie !
Notre Président, soyons lucides, n'est tout de même pas un primeur non plus...
Mais il est entouré de femmes !
Après une exploration rapide de ses sphères personnelles, Michelle Alliot-Marie (que je confonds souvent avec Clara Morgane) ou Ségolène Royale pour ne citer que les plus attendrissantes de ses camarades de classe ont refusé fermement de se porter aux secours de l’homme blessé.
« Pas disponibles en ce moment », qu’elles ont répondu. « Nous nous réservons pour 2007 ».
Jean-Louis Borloo, mauvais joueur lui-même (c’est l’ancien avocat de bernard Tapie, ceci expliquant peut-être cela), refusa de prêter sa femme à lui qu’il a, sa Béatrice (comme Dante) qu'il a pourtant achetée lui même, à la main et au barreau à la mairie, avec le concours d’un crédit aimablement offert par Paris Match.
Les conseillers du Président m’ont enfin formellement déconseillé de recourir à un hardeur acteur noir de pourtant fort bonne réputation (28 cms de réputation, pour les amateurs de chiffres qui nous reluquent au lieu de faire sagement leurs grilles de Sudoku).
La raison m’a surpris par sa simplicité. Notre président serait sensible des intestins…
Bref.
Comment Alphonse allais-je faire ?
Comment redonner vie, gaîté et vigueur bonheur à notre Président que nous aimons et chérissons tous ...
Allais-je me faire débarquer à peine embarqué dans cette turbulente majorité ?
Inenvisageable.
Mais alors, comment matérialiser, légalement et pour cette dernière année qu'il lui reste, mon idée lumineuse pour lui que j'avais !
Et là, la chance.
Mon pote Diogène m'appelle à tarte. Je lui fais part du dilemme qui me décapite m'écartèle. Il me suggère, toujours lucide et simple (c’est tout lui) cette phrase dont j’allais faire des merveilles : « c’est dans les vieux tonneaux pots qu’on fait les meilleurs soupes ».
Je potassais donc mon Histoire de France en braille préférée. La solution vint devant moi : évidente et simple comme un neurone de blonde islamiste.
J'avais mon idée. Je courais trottinais donc et la proposais à Auchan L'Élysée
Elle fut acceptée, sous des cris de joie et les hourras d’un délire équivalent à celui d’un soir de victoire de coupe du monde de football, sauf qu’un événement pareil n’arrive que sous Lionel J’ose pas Jospin mais ne chipotons pas nos bonheurs de droite.
Je peux donc vous annoncer aujourd’hui cette nouvelle :
Jacques Chirac veut et va rétablir le droit de cuissage.
Et sachez après tout que je regrette.
Le plus souvent, j'observe un taiseux mépris dubitatif face au flot d'insignifiances composant l'actualité ordinaire de notre société de communication d’information.
Mais il est pourtant des circonstances rares, uniques même, ou se taire est impossible. Même quand l’idée est de vous. Surtout quand l’idée est de vous. (c’est Cassandre qui me l’a dit)
Aujourd'hui, j'ai peur.
Ca fait froid dans l'dos.
Ça fait chaud dans l'genou
Il fallait que ça sorte.
Il fallait que je vous dise
C’est confirmé :
Jacques Chirac veut et va rétablir le droit de cuissage.
Terrifiant !!
Bon. Au milieu de ce terrible désordre féministe qui s’annonce, perce tout de même une lueur d’indistincte joie.
Je dispose d'informateurs qui me font chaque jour des rapports précis et circonstanciés sur ce qui se dit dans les meilleurs salons de coiffures royaux et les plus belles basses-cours.
Je sais donc, de sources concordantes à haute crédibilité ajoutée (S.C.H.C.A.) qu'une autre démocratie européenne s'apprête elle aussi à rétablir cette ancestrale injustice politico-sexuelle qu'est le droit de cuissage.
L’Angleterre.
Oui. Pour célébrer en grandes pompes l’anniversaire de sa Reine vermoulue et pour lui rendre quelque vigueur par le sexe, la Grande-Bretagne va donc suivre l'exemple de petite Normandie
Selon mes sources, Tony Blair aurait déjà bouclé sa ceinture à double tour ses valises et serait prêt à s'exiler aux Galápagos.
Pour ma part, malgré mon antimilitarisme atavique confirmé par mon statut de « réformé P4 », je viens d'acheter une pétoire qui, si elle est imprécise, pourrait tout de même faire de considérables dégâts sur la personne de notre distingué étrange absurde Président s'il s'avisait jamais à essayer de toucher ma femme.
Bon. Je crois qu’Elle ne sait pas encore qu'elle est ma femme, mais ce n'est pas une raison, et je reste déterminé à préserver sa virginité trentenaire. Je suis comme ça, chevaleresque et tout et tout.
Sur ce, je m’apprête à vous laisser.
Mesdames, soyez prêtes, car Jacques pourrait venir à tout moment.
Il paraît qu'il vient vite, certain l'appelant même « 5 minutes, douche comprise » mais ceux qui disent cela sont sans doute tels les malotrus qui prétendent que les femmes sont frigides : ce de bien mauvaises langues.
Messieurs. La catalogue de Manufrance La Redoute vous proposera divers moyens possiblement ludiques de protéger votre territoire femme, sans pour autant avoir à faire, comme nous l'enseignait maître Pierre Desproges en son temps « pipi autour du lit pour marquer votre territoire ».
Des pièges à loups, des pièges à cons, des lance-flammes et autres matraques modernes sont disponibles en ce catalogue, à vil prix.
Et comme désormais vous savez … Il m’apparaît donc urgent de m’éclipser. J'ai toujours préféré pratiquer le sexe, plutôt que d'en parler...
Bonjour chez vous...
AnT, de chez Smith en face, monogamme ET joueur
xxx
Pensée du 27 avril (non sexuelle) : à l'honneur la mémoire de Charlie, à l'incurie de Jacques...
P'tit teasing racolage : les abonnés à la newslettre recevront prochainement un lien pour télécharger
Donc les curieux, vous savez ce qu'il vous reste à faire pour découvrir se qui se trame derrière dans mes oreilles... Mais je ne force personne, car je les ai déjà dans les oreilles, hein... (le lien dédié est en haut, à gauche)
Et si vous n’en avez pas eu assez : moquez vous de Philippe Douste-Blazy, au travers d'un délicieux intéressant terrifiant instructif portrait de Philippe Douste Blazy
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*(1) Oui... Il fallait que je la fasse un beau jour ou peut-être une nuit, celle là.
C'est fait. « Ça c'est fait », comme qui dirait...
Avouez. Vous l'attendiez avec appréhension, Et c'est passé. Ce fut presque indolore comme introduction, non ? L'allusion au chanteur visagiste à voile et sans vapeurs des 60's.
Ce prénom, sachez-le, fut la cause de profondes douleurs adolescentes. Oui. J’en ai bavé des ronds d’chapeaux, moi. Porter un prénom de psychopathe vocalisant à l’âge des premiers émois turgescent, y’a de quoi vous bousiller durablement une sexualité pourtant prometteuse. Et plus généralement toute une enfance (car moi aussi, je fus du canon enfant jeune). Il fallait que je m'en débarrasse. Pas du prénom, hein. Ni du chanteur. Mais de l’allusion plus foireuse que l’illusion d’un de la paix dans l’monde C'est fait. Et avec vous. Merci de votre participation attention.
*(2) Oui, je sais. « Politologue » est un gros mot. Je vous présente mes plus Birkin plates endives excuses.
*(3) Hui : « Aujourd’hui », cela ne vous rappelle rien. C’est du vieux français. Du français mort, mais qui a fait la France, alors un peu d’respect s’il vous plait !
*(4) Une pensée émue à Bernard Blier. Raoul Volfoni bien sûr, mais aussi, parce que son camembert, c’est « Président ». Enfin, c’était. Snif …