Chez
Avant de comparer, ainsi qu’il fut annoncé lors du précédent billet, les femmes et les fers à repasser (qu’il ne faut pas confondre avec des planches à pain), je vous propose d’évoquer ce soir quelques rapides considérations historiques à tendance bretonnantes (mes remerciements à Sister, qui vous a épargné ici un « bretonnisantes » du plus mauvais effet ^^). N’ayons pas peur des mots : c’est une soirée légèrement orientée « à l’ouest » qui s’annonce. Une de plus. Oui.
J’aurais certes pu m’attarder, en ce 18 novembre, sur « l’anniversaire » de la disparition il y a 5 ans de James Coburn (« Britt », dans The Magnificent 7/ Les sept mercenaires »), ou de Vodka, l’an passé. Mais la Bretagne fut la plus forte. On ne peut lui résister.
Et si vous n’en voulez pas, de la Bretagne, vous pourrez toujours passer quelques heures à rechercher Clara Morgane, qui joue, on ne le sait que trop peu, un petit rôle dans « le seigneur des anneaux »*(1). A vos divx DVD ! Pour les autres, continuons, je vous prie…
Je souhaite aujourd’hui évoquer devant vos yeux ébahis le souvenir vivace de la légendaire Anne de Bretagne, que ses détracteurs, qui n’étaient pas tous paysans, n’hésitaient pas à « sobriquer » d’un cruel sinon réducteur « baudet celte ». Curieuse appellation pour une femme qui procréa plus que de raison. Elle mit bas en effet à plus de 14 rejetons, ce qui rend la descendance morganatique de François Mitterrand ridicule, quoi que moins bretonne on en conviendra*(1,5).
Anne de Bretagne naquit en 1477. 1477 fut, s’il en fut comme dit le canon, une année singulière. D’ailleurs, ne s’écrit-elle pas (11011110001)2 en binaire ou (6F1)16 en hexa*(2)? Certes… Ceci ne sera d’aucune utilité à la compréhension caporale amirale générale de la suite de ce billet. Je prie donc les âmes les plus sensibles aux mathématiques abstraites appliquées d’oublier cette digression inutile. Et si vous n’êtes pas d’accord pour l’oublier, l’inutile digression : je sors ma férule vulcano statique à impulsion nucléaire (elle n’est pas écologiste, la bougresse) et m’en vais vous réveiller plus gaillardement l’Alzheimer qu’un groupe de CRS investissant pour la première fois une université contemporaine. Viril, correct, télévisuel et républicain, quoi.
Mais trêve de billevesées, revenons à nos moutons. Pardon, à notre ânesse Anne.
Après une enfance si peu intéressante qu’on l’oubliera plus vite qu’elle-même ne le fit, l’autochtone bigoudène Anne épousa en 1491 le roi de France, Charles VIII.
Malgré le refus des Village People de participer à la fête, et l’absence regrettable de la merveilleuse Mireille Mathieu, pourtant excusée : une opération chirurgicale portant sur un implant cérébral*(3) la retenant, ce qui est rare, loin du micro ; ce fut tout de même, au dire des témoins survivants, un grand moment d'émotion mariale maritale et je le reste. Line Renaud me le confirmait pas plus tard qu’hier dans un long texto que de longues divagations érotiques m’empêchent de publier in extenso ici.
C’était top !
bizoooo
Line
La dot fut conséquente, puisqu'elle (Anne, pas Line) offrait alors à la France sa Bretagne, ses crêpes et son biniou, mais pas, comme le prétendirent les pires hagiographes de la donzelle le Mont-Saint-Michel, qui était déjà Normand depuis toujours. Figurait également dans le paquet-cadeau quelques terres verdoyantes parfois dotées de pierres verticales curieusement assemblées, des forêts mystérieuses, des légendes en pagaille, des cochons en nombre, et le prénom « Arthur » qui devait faire quelques siècles plus tard, mais elle ne le savait alors, les délices de certaines soirées télévisuelles autour de tables parfois rondes. Notez tout de même que les parents du petit Cartier n’appelèrent pas leur dernier né Arthur, mais Jacques en signe de protestation. De dépit, et pour bien le faire remarquer – on ne le sait que trop peu - il découvrit quelques années plus tard le Canada.
Anne vécu heureuse, un temps. On imagina même pour elle le four à micro-onde, le phare fard far breton et l'anachronisme dont je me sers présentement. Elle en fit les beaux jours de ses nuits, car si la WII était déjà en gestation dans l’esprit fertile de quelques joueurs de jeu de paume, l’électricité dut encore attendre l’italien Volta pour qu’en soit inventée une certaine maitrise, pile en 1799 soit presque trois siècles après le décès de son époux Charles VIII. Car, « malheureusement ! », comme disent les curés pleins de condescendance après avoir raté l'homélie du défunt qu'ils ne connaissaient pas, le roi de France mourut en 1498.
Et Anne ; veuve de corps et de France, repartit avec sa Bretagne sous l'bras.
Pas longtemps, car chez nous, on n’a pas de pétrole, mais on a les Français sont têtus, comme disent les bretons.
« Et heureusement, lucides ! » s’écrie brièvement un normand de passage, ne manquant toutefois pas d’admettre que les Français on considérablement perdu en lucidité depuis que l’avènement du droit de vote use depuis plus d’un siècle l’entendement des males majeurs, et une bonne soixantaine d’années celle de nos girondes femelles, pour peu qu’elles osent laisser voyager leurs espérances jusqu'à un vote aux résultats toujours aléatoires.
Nos ancêtres donc, pragmatiques, voyant la fragilité des Charles, cessèrent pour un long temps avec ce prénom ridicule et revinrent à plus de raison. Ils désignèrent (avec l'aide de Dieu et d’un peu de consanguinité royale) Louis le XIIe comme nouveau mari de la mule Bretonne, malgré une coupe de cheveux à faire pâlir d’envie – au hasard – la sus-évoquée Mireille ou les Beatles, qui apparaissent je le signale au passage au fan transi du groupe anglais a demi-mort, pour la première et dernière fois dans ce texte.
Et Anne revint avec sa Bretagne sous le bras*(4). Elle composa avec le 118 712 un couple harmonieux, une (future reine) Claude et, bonne pomme, offrit à la France en plus de son corps et de ses derniers ovaires féconds le chouchen, le beurre salé, et même les aïeux de Bernard Hinault, c’est dire si elle était généreuse !
Elle fit même des trucs que… Enfin… Enfin qu’il m’est impossible de vous raconter ici sans trahir et une amitié familiale secrète, et une ancestralité normande dont je m’honore chaque fois que possible, alors même, mais je vous épargne les détails, qu’en d’autres circonstances… Passons.
Anne mourut en 1514, dans sa 37e année. Heureusement que tout le monde ne meurt pas dans sa 37e année. Et surtout pas les hommes, Normands, suzerains ancestraux des Bretons*(5) Enfin, j’dis cela, j’dis rien, hein …
Bref. Fort heureusement, le roi veuf survécu presqu'une longue année, plus résistant que la nantaise,. Il ne mourut qu'en 1515, mais pas trop tard : le 1er janvier tout juste. L'homme ne voulant pas trop emprunter dans l'année nouvelle au règne de son gendre. Car il avait de l’élégance, Loulou. Pour l’en récompenser, son fils ne vendit pas les photos de son père sur son lit de mort à Paris Match. L’amour familial est parfois plus touchant qu’une couverture de Voici, dans les familles Hallyday, Belmondo ou Delon…
Car c'est bien, finalement, François 1er, par son mariage avec la fille d'Anne, Claude, qu'on appelait alors Mademoiselle et non Madame, que la Bretagne fut, définitivement, rattachée à la France.
Ce qui n'empêcha pas les instituteurs de la troisième république de taper longuement sur les doigts des mômes celtes pour les empêcher de parler la langue de leurs ancêtres. Faut dire qu’ils avaient la tête dure, les bretons. Alors, les instituteurs, qui n’étaient pas si mauvais, devaient bien faire rentrer la langue commune dans la caboche des petits. Il choisirent de taper sur le bout des doigts. pour leur apprendre les bienfaits de notre langue commune. ça toombe sous le sens, non ?
Et puis enfin, l’essentiel, c’est quand même que la Bretagne soit française pour toujours, ou à tout le moins jusqu’au prochain choc thermonucléaire nous épargnant la douleur de voir nos terres inondées par le réchauffement climatique, non ?
AnT, de chez Smith en face
xxx
PS : Cet article devait à l’origine s’intéresser à Saint-Malo, que les plus intégristes des Bretons fêtent, ainsi que je le découvris il y a peu, le 15 novembre.
Mais à l’arrivée et comme souvent, il a digressé. Remarquez, ce n’est pas bien grave. Quand on sait que Saint-Malo était en fait saint Maclou, on se dit qu’il vaut mieux fumer la moquette pour entretenir son ignorance que de s’intéresser à l’une des sept mamelles l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne.
*(1) Je crois qu’elle jouait posait était alors derrière un arbre en carton pâte, qu’elle maintenait avec un indéniable talent, le buste fier et le téton dressé, non sans élégance, tout en se tripotant le popotin pour faire joli.
*(1,5) J’adore cette formule : « on en conviendra ». Contrairement aux dires ineptes de Didier Barbelivien, « conviendra » n’est pas une formule conjuguée du verbe « venir ». Non. Et pour ma part, Dieu n’étant pas libre, j’ai choisi d’offrir mon âme à cette formule. Mea minima culpa comme disent les nains d’jardin. J’assume.
*(2) Je sais. J’ai des talents insoupçonnés. Compter en hexadécimal fait parti de mes loisirs. C’est très utile si vous cherchez à séduire une prof de maths albanaise, sans parler un collaborateur traitre mot de hongrois. Moins si vous devez réduire la fracture sociale ou le déficit des comptes sociaux. D’ailleurs, le ministre du Budget, qui se prénomme Eric, sait compter en hexa. Ceci explique peut-être cela, non ?
*(3) La greffe ne prit pourtant pas…
*(4) Subliminalement parlant, ce blogue est soutenu financièrement par une marque de déodorant réputée. Mais comme les espèces ne se font guère sonnantes ou trébuchantes par le biais du subliminal (sic), je ne m’étendrai pas sur le sujet.
*(5) La vassalisation de la Bretagne à la Normandie remonte au 11e siècle (et on le sait, la réalité du monde s’est fixée, immuable, au 11e siècle. Demandez à mes trois esclaves bretons ce qu’ils en pensent : ils vous le confirmeront, tout comme je l’ai découvert non sans éprouver un certain plaisir il est précisé au quatrième paragraphe de cette page).